Faïence de Longwy

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  Parmi les faïenceries françaises, celle de Longwy est célèbre depuis le XIXe où ses mérites étaient reconnus lors des différentes expositions universelles. Les techniques utilisées, les couleurs, le choix des formes lui font une place à part mais ce qui la différencie bien davantage ce sont ses « émaux ». Nés en 1873, ils n’ont rien perdu de leur beauté et les décors sont si nombreux que chacun peut y trouver quelque chose à son goût
 
  On trouve des motifs animaliers, des paysages, des fleurs mais aussi de nombreuses inspirations étrangères avec surtout un goût immodéré pour les décors d’Extrême Orient, japonisant principalement. Les artistes de Longwy n’imitaient pas cette production mais s’en inspiraient.
  C’est en 1873, qu’Amédée de CARANZA met en œuvre la technique des émaux et attire les plus grands artistes :Carriére, Cirode, Kilbert, Quost, Morion et plus tard, Lévy, Luce et Olesievicz entre autres.
  Après la seconde guerre mondiale la tradition se perpétue sous la direction de F. Huart, successeur des familles précédentes et de grands artistes contemporains comme Chevallier, Rizzi, Cabet Mignon et bien entendu C. Leclercq Ils continuent la tradition de Longwy en l’orientant vers des formes et décors nouveaux.
  La décoration des émaux à Longwy diffère totalement des faïences classiques et C. Leclercq directeur des Emaux de Longwy (Meilleur ouvrier de France) expliquait. On ne crée pas les émaux de Longwy comme on crée des faïences classiques. La décoration est affaire de ténacité et de précision. Seuls produits céramiques en France dont la technique de production est protégée par une loi qui exclut tout procédé industriel ou mécanique, les émaux reposent sur la réalisation d’une maquette aquarellée aux teintes bien définies, la cuisson d’une forme en argile (le brisant) sur laquelle le décorateur dépose, à l’aide de pinceaux très fins montés sur plume, des gouttes de couleur entre les traits noirs . Ceux ci forment les contours du décor et retiennent l’émail. Les émaux sont exclusivement émaillés à la main sans l’aide d’une quelconque décalcomanie puis vitrifiés à plus de 5OO° On les reconnaît à leur couleur si particulière, le bleu de Longwy qui varie du turquoise au lapis-lazuli, selon la pureté des matières premières.
  Ce bleu est identifiable grâce au semis de Chine ou fleurs de pommier figurant sur toutes les pièces. Ensuite vient le craquelé avec son fin maillage qui forme des décors et enfin le cerné noir en relief marque de distinction des émaux de Longwy, avec minutie, on enchâsse chaque goutte d’émail de manière à lui donner un relief et une luminosité unique.

  Les pièces de Longwy aussi bien les faïences que les émaux ont toujours été signées et certaines portent le nom du décorateur, l’année ou un numéro ce qui permet de suivre l’évolution de ces objets si agréables à regarder?

 (source: Paulette DELPRAT)